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PREMIÈRE MOITIÉ DU XVII° SIÈCLE 279
toutes les tapisseries'dont notre chef d'atelier faisait commerce, même celles qu'il achetait de ses confrères.
En 1654, Audenarde possède encore un millier de tapissiers; leur nombre va toujours en diminuant à bartir de cette date. Comme ils signent rarement leurs. œuvres, leurs noms sont tombés dans l'oubli. Cependant on cite François van Verren comme un des plus habiles-fabricants de la fin du xvnc siècle.
Le logement des soldats grevait les habitants d'une charge très lourde et augmentait chaque jour le nombre des déserteurs. En 1669, lors de la réunion d'Audenarde à la France, le métier ne comptait plus que vingt-trois maitres. Pendant l'occupation française, les affaires reprirent un peu d'activité. Les fabricants avaient trouvé à Paris un débouché commercial qui leur était précédemment fermé; mais ce moment de prospérité dura peu. Le bombardement de 1684 porta le dernier coup à l'industrie d'Audenarde, comme nous le verrons bientôt.
Outre les tisseurs et les ouvriers employés à la préparation et à la teinture des laines, Ia tapisserie faisait vivre un certain nombre d'artistes qui se livraient presque exclusivement à Ia confection des modèles. Alex. Pinchart a dressé la liste détaillée des peintres employés par les tapissiers d'Audenarde. Dans le nombre figurent Jean Snellinck, de Malines, fixé à Audenarde en 1607, et Simon de Pape, peintre d'histoire, né à Audenarde même, dont la carrière s'étend de 1623 à 1677.
Tournai. — Vers la fin du xvic siècle, les habitants de Tournai paraissent avoir complètement abandonné la fabrication de la tapisserie historiée de haute ou de basse lice pour celle des tapis dc table. En vain les magistrats s'efforcent-ils, par de fréquentes commandes, de fournir de l'occupation aux derniers métiers existants, l'industrie de la haute lice décline de jour en jour. Toutefois elle reprendra un peu de vie, comme celle d'Audenarde, pendant l'occupation des Pays-Bas par Louis XIV, et végétera jusqu'aux dernières années du xvinc siècle. A partir de 1700, des nombreux centres de fabrication que les Flandres avaient possédé au xvi0 siècle, il n'en subsiste plus que trois : ceux de Bruxelles, d'Audenarde et de Tournai.
Enghien. — Les causes de décadence déjà signalées s'appliquent également aux manufactures d'Enghien. •
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